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Différences entre lumière rouge et infrarouge en photobiomodulation

Pour mieux comprendre : deux types de lumière, deux effets

La photobiomodulation (PBM) utilise deux types de lumière pour stimuler les cellules :

  • la lumière rouge visible,

  • et la lumière infrarouge (notamment le proche infrarouge).

Ces deux longueurs d’onde déclenchent des réactions biologiques similaires, mais avec des profils d’action différents selon les tissus.

Lumière rouge vs infrarouge : tableau comparatif

CritèreLumière rouge (630–660 nm)Lumière infrarouge (800–850 nm)
Visible à l’œil✅ Oui❌ Non (proche infrarouge)
Profondeur d’action~0,5 cm (épiderme, derme, microvaisseaux)~3–5 cm (muscles, nerfs, articulations)
EffetsCutanés, capillaires, peauProfonds, musculaires, neurologiques
Cible principaleKératinocytes, fibroblastes, collagèneCellules musculaires, neurones, chondrocytes
Applications courantesEsthétique, cicatrisation, acnéDouleurs chroniques, inflammation, sport

Infrarouge vs proche infrarouge : quelle nuance en PBM ?

Le terme infrarouge désigne un spectre large (700 nm à 1 mm).
En photobiomodulation, seule une partie précise est utilisée : le proche infrarouge ou near infrared (NIR).

Plages spectrales

Type d'infrarougeLongueurs d’ondeUtilisé en PBM ?
Proche infrarouge (NIR)700 à 1100 nm✅ Oui
Infrarouge moyen (MIR)1300 à 3000 nm❌ Non
Infrarouge lointain (FIR)> 3000 nm❌ Non


📌 Seul le NIR (ex. : 810, 830, 850 et 940nm) est capable de pénétrer en profondeur dans les tissus sans échauffement, tout en stimulant les mitochondries (cytochrome c oxydase).

Lecture scientifique : absorption et effets tissulaires

Absorption par les tissus

  • La lumière rouge est absorbée surtout par les chromophores de surface (cytochrome, hémoglobine, mélanine).

  • Le proche infrarouge traverse la peau et atteint les tissus profonds, car il est peu absorbé par l’eau intracellulaire.

Effets biologiques comparés

Lumière rougeInfrarouge (NIR)
Stimule la cicatrisation cutanéeRéduit l’inflammation profonde
Favorise le collagèneSoulage les douleurs chroniques
Active la microcirculationCible les nerfs et articulations
Idéale pour les soins esthétiquesEfficace en médecine du sport

Les deux activent la cytochrome c oxydase, mais avec une profondeur et une distribution énergétique différente.

Applications pratiques

  • Peau, rides, taches, cicatrices → rouge

  • Arthrose, tendinite, récupération musculaire → infrarouge

  • Cuir chevelu, chute de cheveux → rouge

  • Douleurs neuropathiques, inflammation chronique → infrarouge

  • Soin combiné de surface et profondeur → rouge + IR

Dispositifs LED et spectres utilisés

La plupart des appareils LED thérapeutiques combinent :

  • 630–660 nm (rouge)

  • 810–850 nm (NIR)

Cela permet de cibler plusieurs couches tissulaires en une seule séance, et de renforcer la synergie biologique.

Foire aux questions – Rouge vs Infrarouge

🔹 Le proche infrarouge est-il visible ?
Non, il est invisible, mais peut produire une légère chaleur douce.

🔹 Est-ce que la lumière rouge suffit pour traiter une douleur musculaire ?
Non. Il faut une pénétration plus profonde, donc du proche infrarouge.

🔹 Peut-on utiliser les deux en même temps ?
Oui, c’est même recommandé pour cibler la peau + les muscles/nerfs.

🔹 Le FIR ou MIR sont-ils utiles en PBM ?
Non. Ces spectres sont utilisés pour chauffer, mais ne déclenchent pas la photobiomodulation cellulaire.

Sources scientifiques citées

  • Karu T.I. (2010). Multiple roles of cytochrome c oxidase in low-level light therapy.
    Lien vers l’étude
    → Explique que la lumière rouge (630–660 nm) agit plus en surface tandis que l’infrarouge proche (810–850 nm) pénètre plus profondément et stimule la respiration cellulaire.

  • Chung H. et al. (2012). The Nuts and Bolts of Low-level Laser (Light) Therapy.
    Lien vers l’étude
    → Détaille les effets biologiques de chaque spectre sur les tissus : le rouge pour la peau, l’infrarouge pour les muscles et articulations.

  • Avci P. et al. (2013). Low-level laser (light) therapy in skin: stimulating, healing, restoring.
    Lien vers l’étude
    → Confirme que la lumière rouge agit à faible profondeur sur les cellules de la peau : rides, cicatrices, éclat.

  • Hashmi J.T. et al. (2010). Effect of wavelength on low-level laser therapy.
    Lien vers l’étude
    → Compare l’absorption et la pénétration selon la longueur d’onde : l’IR pénètre mieux les tissus musculaires et articulaires que la lumière rouge.

Fonctionnement biologique de la PBM

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